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    STUDIO NEW-YORK IV

    Le Jeudi 22 novembre à Anglet
    Écuries de Baroja, rue des Quatre Cantons à 18h45

    Gratuit - Réservation conseillée

    Avec Soo Lee et artistes musiciens surprises       

    Performance musique / Vidéo

    Voir présentation de la performance au vendredi 16 nov

     

    QQCdLE - Incidents denses07

     

    QUELQUE CHOSE DE L'ENFER

    Le Vendredi 23 novembre à Bayonne
    Carré À Bayonne / Rue Frédéric Bastiat  à 21h00

    Gratuit - Réservation conseillée

    Avec Richard Laillier / Isabelle Horovitz / Pascal Fleury                    

    Performance Danse
     

    Dans la Vita Nuova, Dante raconte les deux rencontres qu’il fit de Béatrice et qu’il ira chercher dans La Comedia au travers de L’Enfer et du Purgatoire pour la retrouver enfin au Paradis.

        Je me suis parfois demandé comment Dante avait pu nourrir toute une vie de deux instants. Et puis j’ai cru comprendre que cela avait peu d’ importance.
        J’ai délaissé l’Enfer, le Paradis et l’entresol, je me suis éloigné de toutes les histoires.

    J’ai pensé à l’ennui de l’une et à l’absence de l’autre.

        Il n’y a que le noir, la lumière des êtres et des choses, la gomme pour enlever ce qui n’a pas d’importance.

    Nous avons commencé par nous noircir la tête de détails et d’histoires : Dante et Béatrice, l’Enfer et toute la Comedia … puis nous avons gommé pour ne garder que les corps qui échangent de place le temps d’un simple souffle.l s’agit là de temps, de toucher l’air et de se glisser dedans, d’aller d’un point jusqu’à lui même, d’étirer chaque instant afin qu’il tarde à devenir l’instant suivant.

        … et par là nous sortîmes à revoir les étoiles.

        Quelque chose de l’Enfer : du bruit et des images comme seule forme possible de calme, le tout obtenu par obsession, en quantité ; voler des textes à des auteurs que je ne connaîtrai jamais, collectionner des flots d’images qui ne m’appartiennent pas, m’approprier des sons sans que je sache même d’où ils proviennent.

        Quelque chose de l’Enfer : comme ingestion, digestion, déjection, trop facile de me dire que je suis mon propre enfer, mon lieu d’en bas, trop facile de me dire que c’est en haut que ça se passe, juste jouer à la bascule. et puis d’abord t’es qui toi l’Enfer pour venir dans mon atelier insidieusement, sans prévenir personne ? Ainsi Dieu se ment. Le voilà lui, qui se pointe, je me doutais bien que je verrai le bout de son nez, pas question que je parle de son Déchu sans qu’il s’en mêle vous pensez bien…

        Quelque chose de l’Enfer : peut-être simplement un atelier d’artiste dont l’artiste est absent.
        Ou vide
        un artiste ça se vide également, un peu comme un poisson mais en plus grand. C’est ça, la grandeur de l’artiste, peut-être juste un rapport de taille : Anatomie Comparée de l’artiste et du poisson, je suis une mouette, non ce n’est pas cela, de toute façon je ne suis pas non plus une actrice.

        Quelque chose de l’Enfer : prenons par exemple la rue Lauriston, je suis né tout à côté, en 61 (comprenez 1961), rue Lauriston, pendant l’occupation, on torturait et dans les années 70, on y vendait des studios avec baignoire ; comme un petit quelque chose de l’enfer avec une toute petite cerise d’ironie sur le gâteau.

    Epilogue :

        Je me souviens tu vois quand tu venais me chercher à l’école ; je contournais le parterre de fleurs de l’immeuble récent de la rue Lauriston.

    l’enfer me ment.
    Richard Laillier – Mai 2012

    Richard Laillier :

    Autodidacte né en 1961, il rencontre en 1977 le musicien Michel Sikiotakis avec lequel il jouera jusqu’en 1982. il commence à peindre puis à photographier - première exposition personnelle en 1986 au Théâtre du Ranelagh où sa grand-mère avait été ouvreuse et parution en juin 1990 d’un press-book dans Photo Magazine, série de portraits d’ami(e)s comédiens et comédiennes aux corps et visages peints puis intégrés dans des œuvres peintes sur papier. Toujours en 1990, la rencontre avec Jean-Paul Girard lui fait découvrir le dessin. Le 15 mai 1991, effaçant à la gomme un trait de mine de pierre noire malencontreux, il réalise son premier dessin avec ce médium qu’il ne quittera plus, recherchant dans le noir la lumière des corps. Après une longue et enrichissante collaboration avec les galeries Koralewski à Paris et Fred Lanzenberg à Bruxelles, ses dessins sont maintenant représentés par la Galerie Guigon - Paris, la Galleria del Leone - Venise et Rome, et Fadi Mogabgab - Beyrouth ; son travail en dessin exclusivement axé sur le corps humain - et quelques incartades animalières - s’est développé depuis 2003 en un ensemble de séries et de textes, Théorème de l’Assassinat, qui trouvera son aboutissement par la présentation en novembre 2008 de l’exposition Reliques à la galerie Guigon …

    Site Richard Laillier





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